Alain Vidalies parle concurrence, financement et PPP, LGV LYON-TURIN
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Le Secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, vient de s'exprimer sur plusieurs sujets concernant le transport ferroviaire.
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En ce qui concerne l'ouverture à la concurrence et son expérimentation pour sauver les trains de nuit il a déclaré :
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"Avant d'expérimenter la concurrence, je veux consolider le groupe SNCF. Les trains de nuit sont tous très déficitaires. J'ai décidé de conserver les subventions pour les destinations où il n'existait pas de solution alternative comme Paris-Briançon et Paris- Rodez-Latour-de-Carol.
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Pour les autres vouées à la fermeture, j'ai ouvert un appel à manifestation d'intérêts auprès des compagnies privées ou des collectivités. Je suis convaincu que le privé peut réinventer ce produit. Cependant, je ne veux pas que cela soit financé par les contribuables.
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Pour les deux lignes sauvegardées, c'est la SNCF qui reste l'opérateur. Sans cela, nous aurions dû lancer un appel d'offres pour ces deux lignes. Or, je ne vois pas pourquoi nous aurions ouvert ce service à la concurrence avant 2025.
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Au sujet de la démission de Jacques Rapoport, le PDG de SNCF Réseau, qui a présenté sa démission fin février et sur le lien avec une éventuelle défiance envers l'Etat actionnaire qui peinerait à s'engager sur le contrat de performance avec la société, il confirme
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"Que c'est un choix personnel et je le respecte. Le nom de son successeur devrait être annoncé rapidement.
Quant au contrat de performance de la SNCF, il nous faut d'abord répondre à deux préalables.
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- D'abord, le cadre social doit être adopté afin de caler l'organisation du travail et les charges internes du groupe SNCF.
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- Ensuite, la loi ferroviaire fixe la " règle d'or " concernant l'endettement de SNCF Réseau pour le financement des infrastructures. SNCF Réseau, qui compte 42 milliards d'euros de dette, ne financera plus à l'avenir les nouvelles lignes.
- Le financement sera apporté par l'Etat ou les collectivités. Pour y parvenir, il faudra que l'Agence de financement des infrastructures (AFITF) dispose de l'ensemble de ses ressources fléchées (redevance domaniale, centime sur le gazole, etc.). Aujourd'hui, certaines sommes lui échappent. De même, je suis favorable à des ressources supplémentaires pour l'AFITF. Il y a débat sur le sujet, mais je pense que c'est indispensable.
Au sujet de la LGV LYON-TURIN, lors d'une réunion à Venise, la France et l'Italie ont confirmé le 7 mars le projet du tunnel Lyon-Turin, estimé à 8 milliards, voire 25 milliards, selon certains, il ajoute :
Pour gonfler la facture et attiser les peurs, on additionne beaucoup de choses, comme le traitement du nœud ferroviaire de Lyon, qui se fera quoi qu'il advienne du Lyon-Turin.
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- Sur les 8,3 milliards d'euros qui concernent le tunnel de base, l'Union Européenne prend à sa charge 40 % de la somme,
- la France finance 43 % du reste.
Nous sommes en discussion sur ce financement, qui passera soit par l'AFITF, soit par l'instauration d'une eurovignette pour les camions fréquentant les Alpes. Une décision sera prise avant la fin de l'année.
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En ce qui concerne, la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux et la question sur son financement.
Elle ouvrira bien le 1er juillet 2017. Mais Alain Vidalies s'interroge sur le financement décidé en 2007. En faisant payer 48 collectivités locales, on a fait croire que le TGV était un TER et que tout le monde pourrait avoir sa desserte. Ce qui est impossible.
Par ailleurs, étant incapable de réunir les financements publics nécessaires, le Gouvernement a eu recours à un partenariat public-privé avec notamment Vinci, qui dirige le consortium Lisea... Un choix singulier dès lors que le concessionnaire n'a qu'un client, la SNCF. Après un moment de tension entre Lisea et la SNCF, le dialogue a été renoué. On arrivera à une solution négociée acceptable.