Du rêve à la réalité pour améliorer les transports en Limousin

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Dans une déclaration adressée au Président de la République, au Premier Ministre et à la Ministre des transports, 24 élus du Limousin et des territoires alentours entendent voir l’accessibilité de leurs régions priorisée et renforcée...

 

Mais sans doute à court d'idées novatrices et manifestement ignorants des réalités de terrain ils reprennent des propositions faites par d'autres, notamment le rapport Delebarre ou de voir circuler sur la ligne POLT de vieilles rames TGV  !

 

Le pire est qu'une Ministre, qui a une certaine expérience des transports, s'engouffre dans ces propositions notamment en demandant des études pour l'électrification de la ligne entre Poitiers et Limoges pour y faire circuler à terme des TGV, alors que celle-ci a déjà été réalisée il y a plusieurs années.

Faut-il lui rappeler qu'un des motifs d'annulation de la DUP par le Conseil d'Etat, était l'incidence sur la ligne POLT au Nord de Limoges. Toute tentative de détourner des voyageurs par la LGV SEA aura des effets identiques sur la ligne historique. La Creuse est l'éternelle oubliée. Les creusois attendent sans doute avec impatience l'électrification de la ligne pour les faire passer par Poitiers pour se rendre à Paris !

Que des études ont déjà été réalisées par SNCF réseau, ex RFF, qui avait conclu à un chiffrage important, chiffrage qui réévalué  dépasserait le milliard d'euros et ce, pour ne pas avoir de gain de temps sensible  par rapport à la ligne POLT.

Que l'état de l'infrastructure se dégrade rapidement au point que le temps de parcours sera majoré de 10 à 24 minutes (selon l'impact sur les croisements) et que 3,5 allers-retours vont être supprimés au service annuel 2018, soit un tiers de l'offre !

Par contre, elle ne fait  pas de nouvelles propositions pour POLT, elle confirme les crédits envisagés jusqu'en 2025.

 

Et pour rajouter à l'incongruité, ces   propositions remportent aussi l'assentiment de certains   opposants qui se réjouissent  démontrant s'il en était besoin, que leur intérêt d'une liaison directe par POLT était secondaire par rapport au fait qu'ils étaient surtout impactés par le tracé de la LGV envisagée. 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

L'ACCESSIBILITÉ DU LIMOUSIN ET DES TERRITOIRES LIMITROPHES :

POUR UNE APPROCHE FERROVIAIRE GLOBALE ET PRAGMATIQUE

 

Déclaration commune

de 24 parlementaires et représentants de collectivités locales

 

Cette contribution aux Assises Nationales de la Mobilité

sera adressée à Monsieur le Président de la République,

Monsieur le Premier Ministre et Madame la Ministre en charge des Transports.

 

*  *  *  *  *  *

 

Le territoire composé par l'ancien Limousin et une partie des départements de la Dordogne, du Lot et du Cantal qui représente environ un million et demi d'habitants, joue un rôle d'équilibre essentiel du Centre-Ouest de la France. Ce rôle doit être conforté au regard des enjeux d'aménagement et de cohésion, de transformation numérique, de transition énergétique et écologique.

 

Améliorer l'accessibilité de ce territoire périphérique de grandes métropoles, c'est le doter des moyens de renforcer la compétitivité de ses entreprises dans une économie mondialisée et développer son attractivité tant résidentielle que touristique. C'est aussi contribuer à relier les pôles urbains de Limoges, Brive, Guéret, Périgueux, Tulle, Aurillac et Cahors qui alimentent aujourd'hui sa dynamique et dont les conditions de desserte sont insatisfaisantes. C’est enfin renforcer la vocation d’aménagement du territoire constituée par l’étoile ferroviaire de Brive, en irriguant jusqu’à la partie la plus rurale des départements limitrophes de la Corrèze (Lot, Cantal, Dordogne, et Aveyron), par une connexion aux grands axes de transports.

 

L’abandon des politiques d’aménagement du territoire de ces dernières décennies s’est notamment traduit par la détérioration de la ligne Paris Orléans Limoges Toulouse (POLT). Au temps de parcours excessif pour l'accès à Paris s'ajoute l'état des rames Intercités qui est désastreux et inadapté à la qualité attendue d'un service de transport moderne.

 

Dès lors, l'ambition d'une desserte ferroviaire efficace doit s'inscrire au premier rang des priorités. Dans ce domaine, nous sommes résolus à obtenir de fortes améliorations et pour cela, à coopérer en privilégiant une approche globale et progressive, pour la mise en œuvre d'actions concrètes à court, moyen et long terme au service de la mobilité de nos territoires ruraux.

 

Cette action collective n’est pas exclusive à d’autres initiatives, notamment sur les questions du transport aérien et du transport routier pour répondre à des enjeux plus spécifiques.

 

 

1/ La priorité, améliorer le temps de parcours et améliorer la régularité de l'accès à Paris en modernisant la ligne POLT

 

Pour nous, l'objectif demeure de mettre Limoges à 2 heures, Brive à 3 heures et Cahors à 4 heures de Paris.

 

Pour cela, le projet de construction de nouvelles rames Intercités du POLT doit être poursuivi avec un objectif de mise en service d'ici 2022 au plus tard. Dans ce cadre, seules des rames aptes à circuler à 250 km/h permettront une amélioration tangible du temps de parcours sur l'axe POLT en conjuguant le renouvellement du matériel roulant avec l'avancement des travaux de régénération de la ligne.

 

2/ Parallèlement, engagement de l'électrification de la ligne Limoges-Poitiers

 

Elle est impérative pour envisager la circulation de rames TER plus rapides mais également des rames TGV. Achever ces travaux d'ici 2030 au plus tard, offrirait à cette échéance l'avantage de relier Limoges au réseau grande vitesse en environ 1 heure, tout en renforçant les possibilités d'échanges entre les deux anciennes capitales régionales et ainsi contribuer à donner corps à la région Nouvelle Aquitaine.

 

Cela passe également par la complémentarité du réseau national et régional. Par exemple : pour l’étoile ferroviaire de Brive, une ligne régénérée Brive-Bordeaux permettrait en 1h15 de temps de parcours de rejoindre la capitale régionale et de se connecter à la LGV vers Paris et demain vers Toulouse et l’Espagne.

 

3/ A très court terme, et dans l'attente de la construction de nouvelles rames, une option transitoire doit être étudiée

 

La récente mise en service du Grand Projet Sud Ouest (GPSO) permet d'envisager le réemploi sur le POLT de 18 des anciennes rames du TGV Océane. Après reconditionnement, cette opération serait techniquement envisageable dès l'été 2018 avec une montée en puissance progressive pour atteindre 3 à 4 allers-retours quotidiens entre Paris et Cahors avec des arrêts à Châteauroux, Limoges, Brive, La Souterraine et Uzerche en alternance.

 

Dans l'attente de la construction de nouvelles rames, cette option transitoire présente l'avantage d'apporter rapidement des progrès tangibles sur le confort de voyage en satisfaisant les besoins de connectivité au réseau internet mobile de la clientèle professionnelle.

 

Dès la mise en service des nouvelles rames définitives, le démantèlement des anciennes rames TGV pourrait se faire au Technocentre de Brive.

 

4/ A long terme, réinventer la grande vitesse de demain dans le cadre d'une stratégie globale sur le devenir des territoires ruraux

 

La lutte contre les fractures territoriales, la nécessité de conduire une politique favorisant la cohésion des territoires et non l’hyper-concentration des richesses et des activités économiques dans les seules métropoles sont présentées par le Président de la République comme les grandes priorités de son quinquennat.

 

Sans occulter les contraintes de finances publiques, il est essentiel de ne laisser aucun territoire de notre pays à l’écart de la modernité : les ressources de nos territoires ruraux apporteront sans doute demain, des réponses aux effets néfastes de l'hyperurbanisation.

 

Aussi, nous plaidons pour le lancement d'une expérimentation locale avec l'aide du  Commissariat Général à l'Égalité des Territoires (CGET) autour de trois enjeux : la grande vitesse ferroviaire, la transformation numérique et la transition écologique et énergétique.

 

 

 

 

 

LES SIGNATAIRES

 

Jean-Yves BONY

Député du Cantal

 

Vincent DESCOEUR

Député du Cantal

 

Christophe JERRETIE

Député de la Corrèze

 

Frédérique MEUNIER

Députée de la Corrèze

 

Jean-Baptiste MOREAU

Député de la Creuse

 

Jean-Pierre CUBERTAFON

Député de la Dordogne

 

Sophie BEAUDOUIN-HUBIÈRE

Députée de la Haute-Vienne

 

Jean-Baptiste DJEBBARI

Député de la Haute-Vienne

 

Marie-Ange MAGNE

Députée de la Haute-Vienne

 

Aurélien PRADIÉ

Député du Lot

 

Huguette TIEGNA

Députée du Lot

 

Daniel CHASSEING

Sénateur de la Corrèze

 

Claude NOUGEIN

Sénateur de la Corrèze

Bruno FAURE

Président du Conseil Départemental du Cantal

 

Pascal COSTE

Président du Conseil Départemental de la Corrèze

 

Serge RIGAL

Président du Conseil Départemental du Lot

 

Frédéric SOULIER

Maire de Brive

Président de la Communauté d'Agglomération

du Bassin de Brive

 

Émile-Roger LOMBERTIE

Maire de Limoges

 

Michel BREUILH

Président de Tulle Agglo

 

Bernard COMBES

Maire de Tulle

 

Jean-Paul GRADOR

Maire d'Uzerche

 

Nathalie DELCOUDERC-JUILLARD

Maire de Bort-les-Orgues

 

Françoise BEZIAT

Conseillère Régionale de Nouvelle Aquitaine

 

Christophe PATIER

Conseiller Régional de Nouvelle Aquitaine

 

 

 

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