L'ex-PDG d'Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta chargé de réfléchir sur la refondation du système ferroviaire

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Besoins de mobilité, viabilité économique, ouverture à la concurrence...

L'ex-PDG d'Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta s'attelle à un "chantier stratégique" de "refondation" du modèle ferroviaire français, selon sa lettre de mission publiée lundi 16 octobre et afin de "transformer ce secteur qui pâtit de faiblesses structurelles", a rappelé la ministre des Transports Elisabeth Borne lors d'un point de presse 

 

Elle a énuméré :

-"un réseau à deux vitesses qui ne répond pas assez aux besoins du transport de la vie quotidienne",

- "un système TGV fragilisé avec des billets souvent considérés comme trop chers" et près de 70% des dessertes déficitaires"

- un secteur du fret qui a "perdu un tiers du trafic en 15 ans", et une dette de SNCF Réseau qui "atteint 45 milliards d'euros et continue à augmenter de trois milliards par an".

Elle s'est dit  convaincue que le ferroviaire peut davantage contribuer à la politique de mobilité durable" en France,  ajoutant  que  Jean-Cyril Spinetta doit fournir au gouvernement "les éléments d'une refondation de notre modèle ferroviaire en se dotant d'une stratégie d'ensemble".

 Elisabeth Borne a souligné que le fait d'utiliser des TGV pour desservir de nombreuses gares en dehors des métropoles, un sujet de débat de longue date impliquant SNCF, élus locaux et usagers, pesait sur la rentabilité. "On a un sujet dont il faut être conscient, c'est que les dessertes fines du TGV ont un effet non négligeable sur le modèle économique du TGV"..."Si on prend un parallèle avec l'aérien, on ne dessert pas Brive en (Airbus) A380", a-t-elle ajouté.

La Cour des comptes avait déjà pointé le problème en 2014 : le TGV ne dessert pas moins de 230 gares, qu'il s'agisse d'arrêts intermédiaires ou de dessertes en bout de ligne. Et circule 40 % du temps en moyenne sur le réseau classique. Le TGV joue alors un rôle de « TER de luxe », une solution qui satisfait les clients (qui préfèrent les trajets directs) et les élus, mais qui constitue une aberration économique et pèse sur les finances de la SNCF. 
 

Les travaux de Jean-Cyril Spinetta, qui devra rendre son rapport en janvier, ainsi qu'un calendrier de réforme qu'il doit aussi élaborer, alimenteront un projet de loi d'orientation des mobilités censé être déposé au premier semestre 2018.

Il s'agira d'abord de "préciser la stratégie de desserte par le transport ferroviaire à horizon 2030", notamment d'identifier "les segments sur lesquels les efforts doivent être renforcés afin de mieux répondre aux attentes" ainsi que "le modèle de desserte à privilégier" pour les trains à grande vitesse.Côté équilibres économiques, Jean-Cyril Spinetta devra définir "les actions à mettre en oeuvre pour assurer une remise à plat, coordonnée, du modèle économique de la gestion du réseau, aujourd'hui structurellement déficitaire", qu'il s'agisse du transport de voyageurs ou du fret.

Lettre de mission :

https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/2017.10.16_lettre_de_mission_spinetta.pdf

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