LGV Poitiers-Limoges : elle s'invite aux voeux de la Région
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Ambiance très tendue pour les vœux de la Région organisés hier soir, au TAP à Poitiers.
Pourtant, tout avait été fait pour désamorcer la colère des anti6LGV Poitiers-Limoges, reçus peu avant 19 h par la ministre Ségolène Royal en personne, dans les bureaux de la Préfecture. Même chose pour les salariés d'Itron menacés par un plan de 124 licenciements, dont l'intersyndicale était entendue au même moment par le directeur de cabinet de la ministre et Georges Stupar pour la Région.
Les deux rendez-vous n'ont toutefois pas empêché une centaine de salariés d'Itron de manifester calmement sur le parvis, ni la soixantaine d'opposants à la LGV de brandir les panneaux de la colère dans le hall du théâtre. Plus énervés, ces derniers ont commencé par perturber le discours de vœux de Jean-François Macaire. Obligeant le président de région à une fermeté qu'on lui connaît peu. « Vos représentants ont été reçus et nous ont promis que vous nous laisseriez parler », avant de préciser qu'il y a un temps pour tout, pour le dialogue démocratique et pour les vœux.
Là où les Itron ne demandaient qu'à se rendre visible en « frappant à toutes les portes », les anti-LGV attendaient des réponses. Les Itron ont obtenu de Jean-François Macaire un rendez-vous avant la fin de la semaine, et la promesse d'une table ronde organisée conjointement avec le conseil général de la Vienne, pour tenter d'infléchir la décision du groupe américain de sacrifier le site de Chasseneuil.
Les anti-LGV ont été les premiers surpris des réponses de Ségolène Royal sur ce projet (voir ci-dessous). De là à faire baisser la tension, quand même pas. « Le courage qu'elle n'a pas eu pour arrêter ce projet, elle nous demande de le faire à sa place en nous disant qu'on peut faire un recours contre la déclaration d'utilité publique », tempête Nicolas Bourmeyster, président du collectif Non à la LGV Poitiers-Limoges. « De toute façon, on ne l'a pas attendu pour préparer notre recours. »
On peut ajouter à cet article que toute la presse nationale, de la Croix à L'express en passant par le Parisien...se fait l'écho des paroles de Ségolène Royal qui se dit "opposée au projet et avoir agit par solidarité gouvernementale". Quelqu'un n'avait-il pas dit en 1983 : un ministre ça ferme sa gueule, si ça veut l'ouvrir, ça démissionne"!
On ne peut que saluer les actions du collectif poitevin qui s'est invité aux voeux de la région et regretter que les opposants limousins n'aient pas eu une action similaire lors des voeux de François Hollande à Tulle le 17 janvier dernier où la presse nationale était présente.