LGV POCL : la SNCF fait le choix de la rentabilité et du gain maximal de temps au détriment des scénarii ouest

La SNCF a publié son cahier d'acteur concernant la LGV POCL.

Rien  de nouveau dans celui-ci, puisque l'on savait depuis la réunion de Nevers le 9 novembre dernier qu'elle soutenait officiellement le tracé médian.

Cette position est justifiée par un gain de temps et le coût financier.

 

Lors de la Réunion de Nevers, Michel Leboeuf , Directeur de grands projets et Prospective SNCF avait déclaré :

 

"Je dirai même plus, le gain de temps annoncé ici de 10 mn me paraît insuffisant; c'est pourquoi nous militons pour que la vitesse, sur ce projet, soit augmenté à 360km/h de façon à doubler le gain de temps donc de le  porter à 20mn"

" je voudrais insister sur sur le fait que le financement qui n'est pas apporté par les voyageurs est apporté par les collectivités et si l'on veut que les collectivités apportent du finacement, il faut qu'elles y trouvent des avantages. Ce n'est pas un tracé qui oublie une collectivité qui permettra d'obtenir son financement" 

  

Cette position s'éloigne  quelque peu du discours officiel de la SNCF qui déclare que la vitesse n'est plus sa priorité .

Pour cette analyse partiale et quelque peu superficielle, René SOUCHON, président de la région Auvergne qui est mobilisé en faveur du tracé ouest-sud considère que la prise de position de la SNCF « n’est pas une surprise ».

« La SNCF fait un forcing depuis le début, mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’elle ne financera pas cette ligne et ne sera peut-être même pas son exploitant en 2025 ».

Il dénonce  une vision purement commerciale et reproche au tracé médian de « poser d’énormes problèmes environnementaux, notamment au Bec d’Allier ».

Il ajoute :« On ne peut pas avoir une ligne à 140 km de Clermont. Les tracés médian et est sont, en cela, inacceptables », en rappelant qu’« une immense majorité des collectivités veulent les tracés ouest ou ouest-Sud. Ce projet n’a d’intérêt que s’il est un levier pour l’aménagement du territoire. Toutes les études, même de RFF,  démontrent que le ouest-sud induit le plus de retombées économiques » pour l’Auvergne. 

 

Et de Serge GODARD, maire de Clermont-Ferrand d'ajouter :

« Cette nouvelle me sidère ! On ne peut pas avoir une ligne à 140 km de Clermont. Il était convenu que le débat public ne tourne pas autour du choix des tracés… Avec sa prise de position, la SNCF coupe court au débat en imposant une fois de plus sa volonté comme elle impose de manière impérieuse aux Auvergnats d’arriver en gare de Paris-Bercy et des horaires modifiés à 85 %. La SNCF donne un avis purement comptable. Cette prise de position est inacceptable de la part d’un acteur du dossier ».


Monsieur Leboeuf oublie donc dans son analyse que les participations financières de l'Auvergne et de Clermont-Ferrand ont autant de poids que celle de Nevers et de la Bourgogne. 
Il oublie également que, plus la ligne sera rentable, plus la concurence sera forte et que la SNCF ne sera pas forcément la gagante dans ce jeu.

 Pour l'instant la balance penche du côté des scénarii ouest.

 

La décision finale de RFF respectera-t'elle ces choix qui sont ceux d'un aménagement optimal des territoires  ?

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