Le flop majeur de 2014 restera bien (s’il se confirme en 2015) l’arrivée au terminus des projets fantômes du dossier ligne à grande vitesse Limoges-Poitiers. Un échec retentissant pour Limoges et ses élus qui tentent encore d’y croire alors que tous attendent que le Conseil d’État ne fasse tomber le couperet dans les jours (ou semaines) à venir.
« Ne nous réjouissons pas trop vite »Mais attention, les voisins de l’ouest ne lâcheront pas le morceau facilement. « Ne nous réjouissons pas trop vite », a prévenu Jean-Jacques Lozach lors du la dernière séance du Conseil général de la Creuse. En effet, Limoges sait se placer dans l’intercession entre Tulle et l’Élysée et compte bien sur un coup de pouce présidentiel pour balayer toutes les oppositions qui n’ont cessé de se multiplier. Rapports après audits, baisse de budget après mesures d’économies…
Les ingénieurs, comptables publics et SNCF ne cessent de vouloir tourner la page des TGV en général, et de cette LGV en particulier. Mais que vaudra une parole, même présidentielle, à l’horizon du premier coup de pioche, vers 2020 ou 2025? Qu’il soit, ou non, resté président après 2017. Et c’est bien là un des problèmes du moment : que vaut la parole publique, même solennelle, de nos jours?
Ainsi, la fin de la LGV est -elle réellement la promesse de lendemains qui chantent pour la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ? Il lui faut ces dizaines de millions de rénovation, et si la menace du transfèrement de clientèle du POLT vers la LGV s’amenuise, voire disparaît… Cela implique que les engagements de chantiers devront être bien tenus. À moins que d’autres flops, qui ne feront pas des heureux en Creuse, soient à relever dans les années à venir.
Éric Donzé
Photos : M. Delpy et B.Barlier